
En février dernier, Jeannette Makad s’est jointe à NFP en tant que conseillère principale en assurances collectives. Forte de plusieurs dizaines d’années d’expérience dans le domaine de l’assurance et d’une décennie dans la gestion de prestations pharmaceutiques, Jeannette combine son expertise avec ses activités bénévoles afin d’apporter une perspective à multiples facettes à la résolution de problèmes en matière d’assurances collectives et à la recherche de solutions pour les clients. Dans le cadre de cet entretien, vous ferrez la connaissance de Jeannette et découvrirez son expérience acquise au sein de NFP, son approche en matière de polices, les défis auxquels elle est confrontée, ainsi que sa passion en dehors des murs verts de NFP.
Quel est votre poste au sein de NFP et en quoi consiste une journée typique ?
En bref, mon principal objectif consiste à aider les promoteurs de régimes, nos clients, à gérer stratégiquement leurs programmes d’avantages sociaux. Je dois faire le tri entre les objectifs et la philosophie de l’entreprise en matière d’avantages sociaux, car au Canada, la couverture n’est pas obligatoire — il s’agit d’un véritable avantage faisant partie de la rémunération globale. J’aide les promoteurs de régimes à mieux comprendre leurs employés ou les membres de leurs régimes afin qu’ils puissent leur offrir des avantages sociaux intéressants.
Pourquoi avez-vous décidé de vous joindre à NFP ?
En discutant avec des amis qui travaillaient chez NFP, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un lieu de travail où l’on favorisait la collaboration et les compétences. Maintenant que j’occupe ce poste, je constate que nous avons des personnes très expérimentées dans le secteur et grâce à elles, j’apprends énormément de choses, même si je travaille dans ce secteur depuis de nombreuses années. J’ai l’impression que cela me convient parfaitement et j’en suis très heureuse.
En quoi votre expérience antérieure vous est-elle utile au sein de NFP ?
J’ai quitté un emploi dans le commerce de détail pour travailler dans le centre d’appels d’une compagnie d’assurance. À l’époque, nous étions très bien formés pour traiter la plupart des demandes d’indemnisation et des questions administratives dans les cinq premières minutes d’un appel. Cela m’a aidé à bâtir une base solide. Quand j’en parle aujourd’hui, c’est comme si j’avais été à « l’université des régimes d’assurance collective » — car il n’y avait pas d’université en tant que telle où l’on pouvait apprendre ce qu’étaient les régimes d’assurance collective.
Au fur et à mesure que j’évoluais dans le cadre de mes fonctions, je suis passée des soins de santé et des soins dentaires aux demandes d’indemnisation pour invalidités. Par la suite, j’ai progressé dans le domaine de la souscription, ce qui concerne la gestion financière des régimes. Tout s’est enchaîné pour moi et j’ai immédiatement été conquise par cette profession. De la souscription, je suis ensuite passée à l’administration et au conseil. En tout, j’ai travaillé pour trois sociétés de gestion de prestations pharmaceutiques. Et même avec toute cette expérience, je continue d’apprendre et c’est l’un des aspects que j’aime le plus dans ce secteur.
Qu’est-ce qui vous motive à travailler dans le domaine des régimes d’assurance collective ?
J’ai une passion pour les régimes d’assurance collective, alors avoir un emploi où je peux en parler toute la journée, tous les jours, ça me plaît beaucoup. Je pense que ma motivation repose sur le fait que nous assurons le bien-être des gens. Si je devais résumer le concept en trois mots, ce serait « bien-être des gens » ; ce concept a une grande valeur à mes yeux et c’est ce qui me motive.
D’après vous, quels sont les trois principaux défis auxquels sont confrontées les entreprises canadiennes en ce qui concerne les régimes d’avantages sociaux collectifs ?
À mon avis, il n’y a qu’un seul défi majeur à relever — il faut se protéger contre les risques, quel que soit le régime. Les trois principaux risques que je vois sont la privatisation des soins de santé, l’utilisation des soins de santé par notre population vieillissante, et l’augmentation de la fraude, du gaspillage et des abus.
Comment une société comme NFP peut-elle contribuer à relever ces défis ?
Nos assureurs ont mis en place un grand nombre de programmes et de mesures de contrôle, mais ils ne sont pas parfaits. Ils font preuve d’innovation en développant leur technologie d’intelligence artificielle et des algorithmes capables d’identifier différents modèles d’utilisation, et en mettant en place des contrôles pour prévenir les fraudes et les abus. Notre rôle dans ce domaine consiste à examiner les données fournies par les assureurs afin de nous assurer que tout est en ordre.
Je suis reconnaissante que chez NFP, nous adoptons une approche collaborative pour aider nos clients. Grâce à notre connaissance approfondie de la coordination entre les régimes publics et privés, nous pouvons contribuer à l’élaboration de régimes pertinents et durables et à la mise en place de programmes auxiliaires pour aider les employés de nos clients.
Récemment, des régimes d’assurance dentaire et d’assurance-médicaments ont été mis en place dans le cadre de la politique canadienne. Comment les politiques canadiennes influencent-elles votre travail ?
Dans la plupart des cas, les régimes publics qui finissent par prendre forme sont mis en place pour couvrir les personnes qui n’ont pas de couverture ou qui peuvent avoir besoin d’une couverture complémentaire pour un régime existant. Cela n’a pas nécessairement d’incidence sur nous, car nous ne proposons pas de couverture aux personnes qui n’en ont pas. Cela dit, les régimes publics mal conçus ou mal gérés peuvent avoir un impact négatif sur les régimes privés à bien des égards s’il n’y a pas de méthode rationalisée de coordination des prestations.
C’est le cas, par exemple, du régime d’assurance-médicaments qui prévoit de couvrir les médicaments contre le diabète, mais qu’un nombre limité. Si nous ne disposons pas d’un solide plan de traitement du diabète communiqué au niveau public, de nombreuses personnes bénéficiant actuellement d’une couverture pourraient se retrouver sans protection, car certains promoteurs de régime y verront une solution facile pour économiser de l’argent. C’est pourquoi nous sommes en quelque sorte à la merci des régimes qui sont proposés. Cela se traduira par une augmentation des dépenses administratives et aura ainsi une incidence sur les tarifs. Les programmes eux-mêmes n’ont peut-être pas d’impact, mais il y a une conséquence indirecte en aval.
En fin de compte, les régimes publics et privés devraient être harmonisés en vue de garantir aux Canadiens l’accès et la couverture dont ils ont besoin en matière de traitements et de services pour mener une vie saine.
Quelle approche suggérez-vous pour que l’assurance-médicaments réponde aux besoins des Canadiens qui subissent actuellement des lacunes en matière de couverture ?
Tout d’abord, nous devons étudier précisément le problème que nous essayons de résoudre, car cela n’a pas été fait correctement, et comprendre les lacunes que nous essayons de combler.
Deuxièmement, nous aurions tout intérêt à disposer d’une agence nationale consolidée en matière de médicaments, qui inclurait des délégués provinciaux. Il pourrait s’agir d’un comité national permanent composé de représentants des parties prenantes et d’experts, y compris de représentants de groupes de défense des patients ayant une expérience vécue et pouvant témoigner des difficultés rencontrées dans le cadre de nos programmes de médicaments divisés.
Troisièmement, j’aimerais que les médicaments destinés aux maladies rares soient idéalement retirés des régimes publics ou privés et mis en commun à l’échelle nationale, car il s’agit de médicaments qui coûtent des millions de dollars ; cela concerne 1 % de la population, mais représente 20 % des dépenses, car ces médicaments changent des vies.
Quelle est votre vision de l’avenir en matière de régimes d’assurance collective au Canada ?
J’aimerais voir beaucoup plus de coordination entre les régimes publics et privés. Par ailleurs, je suis très enthousiaste à l’idée que le Canada adopte une approche plus holistique de la gestion de nos dépenses de santé. Même dans le cas d’une maladie chronique, nous ne nous limitons pas aux maladies cardiaques et au diabète. Nous envisageons une approche plus cohérente de la comorbidité concernant les maladies cardiovasculaires, le diabète, la gestion du poids et toutes les autres maladies chroniques. Je me réjouis des progrès réalisés en matière de santé mentale et de bien-être. Tout avait commencé vers la fin des années 90, et j’ai l’impression que la pandémie nous a donné le dernier petit coup de pouce dont nous avions besoin pour obtenir une reconnaissance générale.
Quels sont vos loisirs en dehors du travail ?
Je suis très fière de mes contributions en tant que bénévole au sein de ma communauté — je siège à plusieurs conseils et comités d’organisations à but non lucratif et je suis associée au Centre de santé de Sanguen, un établissement qui, en plus de faire des choses extraordinaires pour répondre aux besoins des personnes vivant avec l’hépatite C dans notre communauté, accomplit un travail considérable en matière de formation communautaire pour aider à réduire la stigmatisation liée à la toxicomanie.
En plus de faire du bénévolat, j’aime jardiner, passer du temps avec mon Shih Tzu, Gideon, et essayer de retaper ma vieille maison.