
La première moitié de 2020 a révélé l’existence d’un risque émergent sous la forme d’une hausse des réclamations des assureurs de crédit commercial couvrant les comptes clients commerciaux impayés – c’est-à-dire les factures en souffrance visant des ventes qui apparaissent comme un actif important au bilan de l’entreprise. Au cours de la dernière année, les réclamations des assureurs au chapitre des comptes clients impayés ont augmenté de 53 % en Amérique du Nord1, et rares sont les entreprises qui n’ont pas été touchées.
Les injections de liquidités par les gouvernements et l’assouplissement des conditions du secteur bancaire pourraient n’avoir tout simplement créé qu’une bulle protectrice à court terme. Selon PwC, la plupart de ces cas d’insolvabilité hâtive étaient déjà en gestation. Les entreprises qui subissaient déjà des contraintes élevées ont été soutenues2. Les mécanismes de soutien seront retirés.
Euler Hermes, le plus important assureur de comptes clients commerciaux, affirme que son indice d’insolvabilité mondial est susceptible d’atteindre des seuils sans précédent au chapitre des faillites. Selon leurs données, l’Amérique du Nord atteindra un niveau critique (+57 % d’ici la fin de 2022 par rapport à 2019)3.
La question des comptes clients commerciaux impayés continuera vraisemblablement de s’accentuer, en tant qu’enjeu, alors qu’augmentera l’effet de la pandémie et que les entreprises subiront des pressions financières accrues. Si les conseils d’administration et les dirigeants n’interviennent pas comme il se doit à l’égard de ces risques, les pertes imputables aux comptes clients pourraient avoir une incidence négative sur la trésorerie, les bilans, voire la réputation de votre entreprise.
RISQUE LIÉ AUX COMPTES CLIENTS – VOTRE ASSUREUR DE LA RESPONSABILITÉ CIVILE DES ADMINISTRATEURS ET DES DIRIGEANTS VOUS A À L’ŒIL
Les comptes clients non recouvrés et les mauvaises créances peuvent avoir un effet d’entraînement sur votre entreprise. Ils ont une incidence sur le flux de trésorerie et le fonds de roulement disponible, en plus de plomber votre état des résultats et votre bilan. Il se peut que votre institution bancaire réduise le crédit disponible et tente d’obtenir le remboursement d’une certaine partie de la dette, en vertu de la formule d’emprunt. Peut-être ne serez-vous pas en mesure, notamment dans un contexte de pandémie qui se poursuit, de faire progresser le chiffre d’affaires suffisamment rapidement pour remplacer le fonds de roulement et les bénéfices perdus.
Une entreprise sur dix qui dépose son bilan le fait en raison de l’impact d’une mauvaise créance importante.
Les préoccupations relatives à l’insolvabilité et à la détresse financière expliquent en partie les taux considérablement accrus de couverture en responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants. En 2021-2023, un nombre beaucoup plus élevé d’entreprises seront confrontées à une éventuelle insolvabilité en vertu du chapitre 11 et du chapitre 7 (Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, Loi sur la faillite et l’insolvabilité). Cette réalité, à laquelle s’ajoute l’effet d’une multiplication des recours collectifs aux États-Unis, au Canada et dans d’autres pays qui s’accélèrent après une pause initiale imputable aux mesures associées à la pandémie, souligne la nécessité pour les conseils d’administration d’intervenir à l’égard des comptes clients commerciaux et de leurs risques de crédit connexes de manière plus attentive4.
Les spécialistes en matière de courtage de responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants de NFP observent les assureurs réaliser des tests portant sur la capacité de survie des entreprises devant être assurées et évaluer le profil de risque des comptes clients ainsi que l’impact potentiel sur les scénarios importants en matière de liquidation et de prévisions au chapitre du flux de trésorerie. Les énoncés relatifs aux créances douteuses sont également revus attentivement.
Les polices d’assurance entreprennent d’exclure des risques sur la base de « l’omission de souscrire une assurance appropriée ». Toutes les pertes perçues comme des risques qui n’ont pas été pris en considération et qui n’ont pas donné lieu à l’adoption de mesures appropriées pourraient ne pas être remboursées et ne le seront vraisemblablement pas.
Par conséquent, la responsabilité qui incombe au conseil d’administration et à la haute direction des entreprises de circonscrire le risque lié aux comptes clients commerciaux et de maintenir une douve financière de protection, en plus d’assurer une excellente gouvernance, présente un caractère impératif. Les conseils doivent examiner attentivement les risques liés à leurs comptes clients et s’employer à chercher des mesures d’atténuation et d’autres mécanismes appropriés.
DE NOUVEAUX DÉFIS SUR LE PLAN DU CRÉDIT AUX ENTREPRISES ET L’OCCASION DE LIVRER CONCURRENCE DE MANIÈRE PLUS EFFICACE
Cette entreprise n’est cependant pas, en soi, dénuée d’embûches. Alors que les fusions et acquisitions se poursuivent et que le financement par voie de capital-investissement vient compliquer le tableau, votre base de clientèle se regroupe de plus en plus. Les perturbateurs de la chaîne d’approvisionnement, qui connaissent une croissance rapide, représentent également un nouveau défi sur le plan du contrôle et de l’évaluation du risque appropriés.
Le non-paiement draine le flux de trésorerie, réduit les bénéfices et altère les prévisions de ventes. De nouvelles ventes doivent être trouvées, financées et payées à un coût additionnel substantiel pour respecter les objectifs.
Fort heureusement, une partie importante de cette exposition au risque peut être transformée à votre avantage. En effet, maîtriser ces risques pourrait rendre votre entreprise plus concurrentielle, ajouter une mesure de certitude, contribuer à augmenter les revenus et à protéger le résultat. Cela pourrait également réduire votre profil de risque pour les intervenants – qu’il s’agisse notamment de vos prêteurs et de votre assureur de la responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants.
AMÉNAGEZ VOTRE PROFIL DE RISQUE COMME IL SE DOIT ET RÉALISEZ DES OPÉRATIONS INTELLIGENTES
L’importante pratique en matière de crédit commercial spécialisée de NFP possède une expérience approfondie. Nous travaillons de concert avec des conseils d’administration et des dirigeants financiers afin d’évaluer et d’atténuer comme il se doit les risques de crédit et d’instaurer des pratiques exemplaires. Nous évaluons les vulnérabilités, partageons les connaissances de groupes d’homologues et présentons des stratégies qui peuvent s’adapter aux priorités de votre entreprise. Les clients qui souscrivent déjà une assurance auprès de nous constatent que nous remettons en question les conditions du renouvellement et en négocions de meilleures, en plus de militer en faveur de limites de crédit plus élevées, de soutenir la conformité et de mettre en place des mécanismes optimaux de paiement des réclamations.
L’assurance des comptes clients commerciaux n’est pas une pratique inhabituelle. Le marché couvre une exposition d’une valeur de plus de 1 600 milliards $ en comptes clients commerciaux à court terme5. Les options en matière d’assurance ne constituent qu’une partie d’une stratégie globale pour laquelle nous pouvons vous apporter notre concours, que vous souscriviez déjà une assurance ou que vous ne soyez pas assuré.
Alors que l’activité commerciale reprendra au cours de la deuxième moitié de l’année, il est à prévoir que les risques de non-paiement et les insolvabilités augmenteront. Il est essentiel, pour assurer la viabilité à long terme de votre organisation, que vous fassiez des choix plus éclairés, tout en gérant son exposition. Il est du devoir des administrateurs et dirigeants de placer les risques associés aux comptes clients en position enviable sur leur liste de priorités. La compréhension de ce que constitue le risque de crédit s’inscrit dans le cadre d’une bonne stratégie de gouvernance. Cela pourrait mener à des occasions intéressantes et à des résultats plus prévisibles, en plus de permettre de se soustraire à un niveau d’examen externe additionnel de la part des intervenants.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Russell Parker.
Sources
1 Berne Union, Berne Union Yearbook 2020, page 21, 2020.
2 PwC, « Turnaround and restructuring 2021 », PwC.com, 2021.
3 Euler Hermes, « 2021-2022: Vaccine economics », Economic Insights, Eulerhermes.com, 2020.
4 Ryan Smith. « Directors and officers facing heightened risks in 2021 – AGCS », Insurance Business Magazine, 2021.
5 Berne Union, « 2020 AGM – Insurers prepare for claims increases in 2021 », Archive of Press Releases, Berneunion.org, 2020